CHUT !
par Alf
Radio d’informations en continu
Déverse de faux scoops rebattus
Et tait la famine régnant au Sahel
Qui tant décime de vies plurielles.
Silence regrettable.
Titanic est en route vers sa destinée
Les naufragés dedans l’eau glacée
N’émettent plus que de faibles râles,
Puis vient une absence sépulcrale.
Silence inimaginable.
Le sous marin est entre deux eaux tapi
De son silence dépend la mort ou la vie.
Chasseur ou proie, il demeure invisible
Aux ondes sonores, il est très sensible.
Silence redoutable.
Brume à couper au couteau
Cerne en Manche un cargo.
Equipage aveugle est tout ouïe
Pour déceler de la bouée le bruit.
Silence interminable.
Dans l’âtre crépite la flambée,
La marmaille y est rassemblée.
Une légende est ce soir contée
Qu’ils écoutent tous bouche bée.
Silence admirable.
Léo, le très célèbre « nettoyeur »,
Extrait de sa panoplie d’artilleur
Un magnum, visse un silencieux.
Encore un qui ne mourra pas vieux !
Silence abominable.
Partition étale sa ponctuation
Et pour le rythme, la respiration
Déploie en contrepoint à plaisir
Demi, quart, seizième de soupirs.
Silence impalpable.
Lèvres en mouvement mais muettes
Appuyées d’un code rapide de gestes
Soulignées par des expressions faciales :
Langage des signes, invention géniale.
Silence communicable.
Poème posté le 01/05/02