La clairière d’un bois qu’éclaire dame Lune,
Loin de tout habitat par Morphée endormi,
Que martèlent des pas acquis à force rondes,
De rires retentit, de chants, d’éclats de voix :
Les elfes, cette nuit, s’adonnent aux ébats.
Dans un proche layon, un monsieur de passage,
Attiré par la scène, et même interloqué,
S’invite spectateur, l’esprit, l’âme festifs,
Son regard embrassant les mines féminines,
Vraiment ensorcelé par leur grande beauté,
Au point de s’immiscer dans chacune des danses,
Jusqu’au petit matin, au premier chant du coq
Faisant s’évaporer, combien subtils et sages !
Les êtres doux et bons, aériens, lumineux,
Pour la majorité des tailles de pygmées,
Avant l’apparition du soleil, des humains,
À ne point fréquenter, l’embûche sous-jacente.
On ne reverra plus l’occasionnel danseur.
Tout au plus, de bonne heure, entendra-t-on quelqu’un,
Par les traces surpris au cœur de l’herbe humide,
Dire à son compagnon (l’épargne la critique !) :
« Regarde ! Arrête-toi ! Des pattes d’écureuil ! »
Étaples, 24 février 2011.
Jean-Claude FOURNIER
(II)
S’amusent deux enfants au bord de la rivière
Qui s’écoule devant la maison de leur père,
Un homme sage et bon, pour tout dire un pasteur,
Quand, soudain, apparaît, en surface, un ondin,
De sa harpe tirant de merveilleux accords.
« Pourquoi jouer ainsi ? Ton salut éternel,
Jamais, au grand jamais, non, tu ne l’obtiendras. »
Lui dit, l’interrompant, l’aîné des garçonnets.
L’esprit des fraîches eaux, versant d’amères larmes,
Jette son instrument et plonge dans les flots.
Le maître du logis, mis dans la confidence
Par ses fistons en chœur de retour au bercail,
Leur reproche presto d’avoir désespéré,
En cause vile langue, un être inoffensif,
Le seul comportement pour la réparation :
Près de lui retourner, assurer le contraire.
Des remords plein la tête, on revient à l’endroit
Où, triste, se lamente et pleure à fendre l’âme,
Assis sur le courant, l’inconsolable esprit,
On ne peut plus heureux des paroles magiques
De ces gamins venus faire amende honorable :
« Ne te désole pas car notre père a dit
Qu’également pour toi le Seigneur tout-puissant
Du ciel sur cette terre était, oui ! descendu ! »
L’être, ragaillardi, caressant de nouveau
Chaque divine corde, en Maître majuscule,
Pour l’univers rejoue ô quelles mélodies !
Le 24 février 2011.