Quand les pianos se cachent pour pleurer
par Pulpito
Quand les corbeaux viennent chanter sur ma peine
Que l’ennui dévale ses fils de laine
L’horizon semble enfin se déchirer.
Une éclaircie au loin te dessine
Mais la vase envahit jusqu’à ma cime
Et les pianos se cachent pour pleurer.
C’est en octobre que les coeurs débordent
Sous des éclairs de bras qui se tordent
Dans la lueur fade d’un soleil doré;
Les cheveux longs des jeunes filles sages
Balayent le trottoir de mauvais présages
Quand les pianos se cachent pour pleurer.
N'en faut-il pas de ces symphonies ternes
Pour mettre les coeurs et drapeaux en berne
Quand creusent leurs tombes nos fois attérées ?
On ne tiendra plus longtemps la mesure
En enduisant nos entrailles de souillure
Où les pianos se cachent pour pleurer.
Toi l'assassin au crayon de pierre
Que tes écrits se perdent dans l'éther
Pendant que crient les âmes déterrées.
De plumes ensanglantées une colombe
Est venue s’lover au milieu des bombes.
Quand les pianos se cachent pour pleurer.
J’aimerais tant dévaliser mes valises
Bourrées de toutes ces passions incomprises
Saturer le ciel de chants éthérés.
Au cadran du monde l’aiguille s’affole
Laissant l'océan dériver nos grolles
Quand les pianos se cachent pour pleurer.
Quand mon piano se cache pour pleurer.
Poème posté le 07/09/15