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La méprise
par Prunelles


Personna se mirait. Elle caressait d'un doigt fébrile et tendre, la surface éclatante. L'eau stagnait sous le voile du tain, imperturbable et insensible. Et Personna ravie se souriait, heureuse. Pas une ride, aucune aspérité. Son image, multipliée à l'infini miroir non absolu, qu'elle croyait absolu, la charma tant, qu'elle la médusa. Elle se mit à l'aimer, pensant s'aimer absolument elle-même, développant sa corolle, au liséré orange sur fond blanc. Ultime admiration : le mirage, transformé en suicide inconscient, marqua d'une encre indélébile la fleur profonde, présente en deçà de la glace. Souffrance invisible et muette, sous la mise en abîme des masques successifs. Et la blessure transfigurait l'original, qui fit appel : Ô étourdie, le seul amour qui se contente d'un reflet est prédisposition de l'homme pour son inaccessible dieu. Tout le reste est chimère. Tu as donc oublié que face à toi, ta réflexion est solitude dédoublée. Que ce qu'il faut considérer c'est la vitalité de ton cœur qui respire, habité d'un écho du soleil et que ton être soupirant a besoin de plonger la lueur de ton front au milieu de la vie pour admirer, enfin seulement, le monde révélé et la lointaine résonance de sa naissance. Le monde, ses habitants et tous ses alentours, incomplets relatifs. . Brise la surface, va plus loin que plus loin pour rassembler ce qui était scindé, retrouver le joyau dont tu as hérité, l'apprivoiser et y puiser l'estime, bien plus profonde et légitime. . Le premier pas vient du moi. La suite est à construire par le maître des lieux.



Poème posté le 18/09/15


 Poète
Prunelles



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