Et si je vous contais !
Les saisons chevauchant se fondent l’une à l’autre
Sous doux soleil faisant l’école buissonnière,
Je garde leurs parfums encore sous mes paupières
Que mes cils emprisonnent, pour que ce temps soit vôtre !
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C’était le guai Printemps, c’était l’heureux été
Et je revois encor’ des images fleurir
Embaumer les saisons comme pour raconter
Un tout récent passé traîner le souvenir !
Sa dentelle se voile
Perce neige se dévoile !
« Se délace l’été entier dénoyauté,
Guirlandes de bourgeons se déroulent en perles
Aussitôt dessinés dégorgent de beauté.
Les roses ensanglantées distribuent et déferlent
Leur corolle frémissante les dédicace,
L’offre au vent indiscret et gémit le zéphire
Se complaît à bailler expirant l’élixir,
Le même au doux parfum de ceux qui ne s’effacent,
Il repasse en revue en pure fantaisie
Pour le plaisir des sens aimant être saisis.
Sous l’astre lumineux rallongeant ses rayons
Je me prélasse encore’ découvrant l’horizon.
Le temps d’un regard bleu à genoux vers le ciel
Un merci de ma bouche se sauve avec le miel.
Un homme seul avec la mésange qu’il suit,
Semble porter le poids fou très lourd de la terre
Sur son épaule usée, et dans ses yeux reluit
L’émouvant sentiment de l’extraordinaire !
M’avançant lentement je m’approche de lui ;
Il remet le linceul d’une larme qu’il essuie
Dans sa poche et me dit :
« C’est la saison qui fuit !
« Ne vous inquiétez pas, ce sont des moments forts !
« Je ne serai jamais rassasié des splendeurs du dehors,
« Toutes magnifiques, celles d’hier et d’aujourd’hui !
« Je ne peux me passer des choses qui dépassent,
« Aimant vous attire et tenace vous pourchasse.
« J’ai vu le délice s’enrober pour devenir merveille
« Il s’épluche maintenant découvre son vermeil !
« C’est sous le doux soleil que les couleurs s’endorment,
« La merveille s’enterre travaille en fantôme !
« Est-ce bien la Nature qui se suspend à l’homme ?
« Est-ce l’homme lié à la Nature s’accroche ?
« Voilà pourquoi ma larme est restée dans ma poche ! »
Polymnie2, ce 24 septembre 2015.