Dans le char de la lune
C'est une course d'un bout du champ à l'autre
Un cache-cœur couvert d'un papillon jasmin
À la frontière fugace et émouvante
C'est elle à l'habilité pacifique
Aimantée par mes vers candides
Un elle et moi sous un toit translucide
Sur le grand berceau du cosmos
C'est le baiser d'un tendre nuage
Un baiser baigné de miroirs
D'un visage à la chevelure d'ange
C'est elle étendue dans mon refuge sauvage
Lovée au sein de ma peinture fauve
Elle sur la peau de la cheminée
Sur le grand sarcophage éthylique
C'est la foudre d'un tendre orage
Une foudre loin d'être oubliée
Elle n'est pas endormie elle est réveillée
Et son soupir dans l'obscurité
Comme le vol d'une chauve souris
Ondule dans l'air assoiffé
Dans les rameaux du marbre
C'est sa voix qui suscite jusque dans la nuit
Un météore de lèvres voyageuses
Entre les pôles et les plaines
Loin de l'aubépine et des orties
Embaumé de l'encens des mémoires
Un elle et moi sur les plumes qui s'enlacent