Nous étions trois écolières
par Ma douce
Nous étions trois écolières
qui marchions dans le grand vent
des trois j’étais la dernière
et j’allais en balançant
mon joli cartable vert
qui me suivait en dansant.
Nous étions trois écolières
qui montions le raidillon
notre petit nez en l’air
le tablier de travers
au loin un gai carillon
nous claironnait sa chanson.
Quelquefois un peu de neige
se collait à nos sabots
je relevais le col beige
de mon grand et lourd manteau
tandis que de nos haleines
exposées au froid mordant
enfumions un peu la plaine
ainsi qu’un feu de printemps.
Arrivées au plat du tertre
où se trouvait notre école
il nous restait quelques mètres
on sautait dans la rigole
puis on sonnait au portail
où Renée notre concierge
criait « voilà la marmaille »
tandis que son mari Serge
tirait la cloche en riant.
Nous étions trois écolières
Claire était la plus jolie
Jeanne avait de beaux yeux verts
et moi un brin de folie.
Claire écrivait des poèmes
Lise jouait du violon
moi j’étais toujours la même
je sautais, faisais des bonds.
Claire récitait par cœur
toutes ses récitations
Lise aimait cueillir des fleurs
je tapais dans un ballon
Ah ! Les douces escapades
sur les bords de la Moselle
les virées et les balades
à l’étang La Demoiselle
Ah ! Les courses forestières
l’odeur des pins et des sources
tous nos rêves d’écolières
nos années si bleues, si douces !
Nous étions trois écolières
qui marchions main dans la main
nos démarches étaient légères
et si court notre chemin
car au retour la grimpette
transformée en pente raide
mettait en joie nos gambettes
à l’idée qu’un bon remède
attendait à la maison :
chocolat, beurre et tartines
festival à la cuisine
goûter en toutes saisons.
Nous étions trois écolières
aux couleurs de l'horizon.
Poème posté le 09/10/15