Accueil
           
       

Signaler un contenu inaproprié.

Cieux étiolés
par Salus

Highslide JS
par Mayor

huile


Cieux étiolés Ci-gît l’aspiration désespérée A réfréner la fuite du soleil ; Ci-gît, pareille au vent mégalomane, Morte, l’haleine fauve de mes rêves. Nulle buée au mystérieux miroir N’a plus formé cette volute opaque ; Le diable est loin, qui faisait mon bonheur ; Mon oréade, en muse aux yeux pointus, File sans moi les amours que je traque ! Ma plume griffe et raye le papier, Dans le creuset plus rien ne cristallise, De blancs déserts prospéreront à l’aise Où tant d’espoir se tenait sur tant d’air. Azur maudit qui t’immatérialise ! Azur sacré quand je t’ai dans la chair, Fantômes gris d’impalpables Venises, Long feu des rêves ladres effacés, Viviers perdus de mes inspirations, Douceurs de lange où s’endormaient les songes, Panthéon fui de masques grimaçants ! Glacée et nue, une âme est sous l’orage Sans que vaille un seul ange, à l’horizon… Et ma dérive est longue et solitaire, Comme égarée, aux confins du cosmos, Une poussière interstellaire infime Tournant sans fin son orbite démente. Dans cette tombe ouverte à tous les vents Je vais, comète, et sus à l’inconnu, En bout d’ellipse, autour des astres bleus, Chercher Orphée aux feux des cataclysmes, Et par les trous, partout, de mon linceul, J’ai seul, parfois, pris Pégase en défaut ! Ainsi mentent et descendent les vagues ; En ces mers désertiques à l’excès, Ces océans où toute image échappe, L’obscur génie absout mes rages blanches. Mais rien n’éclot de ce naufrage abscons ; Mon esprit reste un aven infécond, Un gouffre noir au fond noir d’un abîme Où nulle image, aucune évocation, Ne perce plus la cruelle épaisseur ! Désormais nu, sans le recours des mages, Ne sachant plus reluire ni rimer, Je tombe à la neige orange des nues, Tourbillonnant dans la lumière atone En un voyage énorme et monotone, Pâle, à travers l’imaginaire mort. Du point de mire où s’ourdissent les murs Jusqu’au long glas infini d’exister, J’ai, tel qu’au vide incessant cet atome, Peuplé l’absence à mon unicité ! Et pauvrement, ma vaine particule, Vigie usée aux défaites futiles, Paraphe en creux, du morne existentiel Blanc, l’erg au bleu d’un inutile sceau. Sec en tout point, l’âme exsangue évidée, Mélancolique, en arpentant l’éther, A ces regrets qu’une idée eue altère, Comme le deuil porté de quelque peste, Les inventions de ma vie en allée Pour cette guerre où tout un monde perd Toute substance ; et le sang des merveilles, Tari, n’irrigue aucun oued de ses eaux… Désespéré je continue, ouvrant La marche au flanc du grand nuage d’Oort, Là, plus muet qu’un jour d’apocalypse, Je vais, berger d’un troupeau vrombissant, Crispé, lourd, laid d’un malheur solitaire, Nul et brisé, porter le prêche aux masses ; L’indifférence, à leur orbite sourde, L’indifférence, à ces planètes sourd…



Poème posté le 15/10/15


 Poète
Salus



Sa carte de visite Cliquez ici pour accéder à la carte de visite de l'artiste (Sa présentation et l'ensemble des ses créations)




 Illustrateur
Mayor



Sa carte de visite Cliquez ici pour accéder à la carte de visite de l'illustrateur (Sa présentation et l'ensemble des ses créations)





.