Ô vous qui vous cachez sous la verte ramure
Laissant tomber, sans fard, votre si belle armure
Oyez l’air de ce chant.
Il est fait d’un poème écrit sur votre charme,
Parlant de votre port qui séduit et désarme
Mais qui m’est attachant.
Jetons là sur le sol une authentique nappe
Afin de nous lancer dans une chaude agape ;
Puis prenons notre temps.
Plus rien des alentours ne trouble ce sain calme,
Pas même ce canard qui va, grâce à sa palme,
Cancanant au printemps.
Le lac est son miroir qui lui dresse une piste
Où sans cesse nageant il se meut en artiste
Qui fouille de son bec.
Et vous, ma tendre Amie, avez pour ce spectacle
Un émoi sans pareil car ce sobre cénacle
Nous permet d’être au sec.
Au loin, dans ce taillis, voyez qui se faufile
Un chevreuil en repli. D’allure très gracile
Il rejoint un guéret.
Vous me dites alors, d’une voix mélodieuse,
Qu’ici vous êtes bien. Je vous vois très radieuse
Aimant fort la forêt.
Au dessus de nos chefs des nids peuplent les hêtres
Où de frêles oiseaux en habitants champêtres
Pondent pour leur survie.
Certains, plus musiciens, nous envoient quelques notes
Qui charment notre oreille. Non loin des gélinottes
Voient leur trace suivie.
Fallait-il qu’un chasseur près d’ici s’aventure
Pour changer la magie en sombre devanture
Avec son lot de plomb.
Le monde est ainsi fait et permet au caprice
De vivre en liberté pour consumer son vice
Toujours avec aplomb.
Le trouble passager attristant l’atmosphère
Ne dura qu’un instant ; le temps que notre sphère
Refasse son climat.
Dites moi donc encor pour me donner l’ivresse
Que mon chant vous plait bien, qu’il est plein de tendresse
Et me fait bon primat.
Plus tard, en nos vieux jours, nous dirons en famille
Que jadis nous aimions pour quelque peccadille
Nous coucher dans les bois.
Et nos petits enfants, comprenant la fredaine,
Nous diront promptement en pensée fort soudaine
Bien coquins et matois.
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En ce jour de galette, faisons Reine la Dame de nos rêves..