Je le sais depuis toujours ma vie est éphémère,
J'erre en un labyrinthe marchant dans la brume,
A la recherche d'une porte hospitalière,
Sombre et mélancolique mais sans amertume.
Comme la fleur flétrie après avoir embelli,
Comme tombe la feuille morte et si légère,
Je ne serai pas étonnée quand ma décrépite
Chair ternira comme un austère monastère.
J'ai souffert, j'ai supplié Dieu sous les étoiles,
Comme seule martyre au monde ainsi mourante;
Aussi surprise de voir mon bagne prendre voile,
A entendre le doux silence de l'endormante.
Je n'ai pas renoncé à exalter dans le moment,
Pour me souvenir à jamais des mets précieux,
En priant pour qu'ils me hantent doucement;
Et rêvé les retrouver faisant des envieux.
Comme la pluie cesse mourante au soleil,
Comme l'ivresse laisse place à la paresse;
Les joies exubérantes se mettent en sommeil,
Faisant entrer en mon coeur que morne tristesse.
Quand trop de bonheur si rare et si fort me fait peur,
Mes pensées pus fortes se font sombres gâcheuses;
Je veux savourer et pourtant viens la douleur
Qui effraie l'absolue beauté de l'âme amoureuse.
Muse