Justice léonine
par Amozegh
J’aime savoir qu’il est encor sur notre Terre,
Errant dans la savane en quête de butin,
Ou dans quelque forêt, un lion solitaire
Que chacun s’effraierait de croiser en chemin.
J’aime cet animal inspirant tant de crainte ;
Sa crinière est superbe et son pas souple et fier ;
C’est un Roi de naissance - et c’est l’image sainte
D’un azur éternel se riant de l‘enfer.
Prends-le, toi dont le cœur est assoiffé d’étoiles,
En exemple sacré : lui, le libre guerrier,
Le désir ivre et pur, le déchireur de toiles,
Le courage d’airain et le mortel altier !
Vois-le monter au front pour conquérir son trône,
Déterminé, terrible, annonçant le danger
De ses rugissements dont tremble toute faune,
Hormis ses pairs rivaux tous prêts à l’égorger.
Vois-le devenir maître, enfin, du territoire
Pour lequel il fut né : quelle entière fureur
Il déploie afin d’en réécrire l’histoire
Dans le sens de sa gloire et sa croix de lutteur !
Rien ne l’arrête ! -- Il fut instruit de longue date
Du tribut à verser pour gagner le respect
Des femelles du clan, que seul un géant flatte,
Et qui d’infanticide aura toujours aspect ;
Il fut tôt mis au fait de la force implacable
Dont parmi la nature, afin de prospérer,
Un seigneur doit user sans en être comptable ;
Il n’est que tout honneur, et merveille à sacrer.
Mais voilà qu’aujourd’hui d’ignobles sanguinaires,
De rampants orgueilleux, de gras hommes armés,
Lâches et fortunés, des états mercenaires,
Massacrent son espèce et seraient presque aimés…
Je ne dis qu’une chose, au vu de ce spectacle,
Frères lions : la chasse est ouverte ! Courez !
Sautez sur eux ! Mordez ! Mettez-les en débâcle !
Attaquez-les - à mort ! - Croyez-moi, vous vaincrez.
Poème posté le 19/01/19
par Amozegh