Abel et Caïn
par Varech
Juché sur la margelle
le chat blanc ronronne
Le puits est citadelle
le soleil y cantonne
Sous le vent qui s'affole
un tigré s'en vient
camouflé d'herbe folle
tendu dans son dessein
Si le blanc s'abandonne
et puis, se pelotonne
en rêvant d'un festin
le tigré, lui, frissonne
Toujours, il braconne
peu soucieux d'un destin
Ils sont frères, pourtant
tous deux des survivants
issus d'une portée
trouvée sur la jetée
Un port de sultan
le regard effronté
le poil doux d'un persan
et un joli minois
Le blanc adopté
dans sa maison, le roi
Pour le tigré, brigand
la face balafrée
les hasards du truand
une vie malmenée
Voleur et hors-la-loi
ce fût la rue, les toits
Si le blanc portait beau
le tigré était fort
Une rencontre de trop
sur un mur, près du port
Le blanc tomba à l'eau
Hélas, il en est mort
Le tigré disparût
dans un bois, dans la rue
Le blanc, l'on remplaça
par un brun: Chocolat
Mal enjolivée, certes, mais l'histoire est réelle...
Poème posté le 23/01/19
par Varech