L'île
par Ruben
Une île, comme un radeau immobile,
Rompt l’horizon, horribles oripeaux
Accrochés sur ces eaux,
Reliefs décharnés aux apparences hostiles.
Une île, bordée de récifs frangeant la côte,
De brisants solitaires où éclate la vague,
Formes sombres qui cachent l’éclair de la dague.
Une île, amante que l’océan bécote
Et vient caresser de son flux paisible,
Où fouetter de ses flots déchaînés,
Pour laisser voir des flancs décharnés
Battus par un amant jaloux et irascible.
Minuscule présence dans cet élément liquide,
Refuge aviaire de la sterne et du goéland,
L’île se moque d’être un continent.
Dans un monde de remous et de tourbillons avides,
Avec ses rivages sauvages et inhospitaliers,
Glauque escale aux marins de passage,
L’île infinie solitude d’un éternel naufrage,
Survivante demain d’un monde oublié.
Poème posté le 30/11/15