India Song
par Ombreblanche
Comme un chapelet égrainé par des doigts fébriles
Les notes se détachent et ricochent sur le plan du miroir
Tandis qu'au-dessus du vide, la pianiste se penche, immobile
Ses doigts seuls encore vivants entre le blanc et le noir.
C'est une valse.
Parfum entêtant de la valse qui bientôt envahit la pièce
Blancs volutes de Nag champa - l'encens brûle et on le délaisse.
La valse
- elle a perdu toute mesure.
Rien d'autre n'a été atteint que son extrême vitesse.
L'homme se tient près du piano, figé
- par un regard, un seul, condamné.
Pourtant, les vieilles pierres, dit-on, peuvent bien se fendre
Et les anciens palais de Calcutta sont dévastés.
Déjà, dans les eaux troubles se répandent
Les notes de la valse
Sur le corps de la déesse déversées
- des cendres -
Et c'est son nom qu'emporte le Gange
Où elle ira bientôt se noyer.
Poème posté le 18/02/19
par Ombreblanche