Aux voix tues, aux abois
Aux matins sans issue, aux pas perdants les rêves que la nuit moire
A ce corps orphelin
Au ciel gibet de Bruges, à mortes eaux et entraves calmes
Aux fumées, aux beffrois, aux ombres d’un peuple peuplier
Devine, deviens…
A la soif, à la faim, au lait des fontaines
Aux crues de hautes vallées, à l’étreinte du fleuve dans le lit majeur
Aux aulnes , entend le désir emmuré de la rive
Aux ponts, sur la Meuse, la Drina, le Tage, plonge nage…
Sous les bombes, aux tombes, à la vie, à l’oubli
Devine, deviens…
A l’œil du chantoir où l’eau entonne un chant d’abîme
A lèvres d’horizon, à vif de falaise, à miroir d’oiseau
A roulements d’orgues océanes, à basaltes
Rallie toi au hennissement de l’air, aux frissons de la terre
Par l’espace, par Irlande, par réveil de magma d’inconnue magnitude
Devine, deviens...