Ballade des sans papiers
par Aros
J'aurais voulu vous expliquer
Qu'au beau pays des droits de l'homme
La dignité est bafouée
Par quelques pâles majordomes.
Dictant l'injustice établie
Ils vous arrêtent sans compter
Et vous renvoient avec mépris
Dans vos pays déchiquetés.
A quoi bon rêver mes frères,
A quoi bon rêver.
Ils vous chargent de tous les vices,
Voleurs, menteurs ou dévoyés.
De ruiner nos pauvres services
En fraudant notre société.
Pendant que les banquiers truqueurs
Absorbent l'argent de l'état
Et gavent leurs savants traders,
Alors que vous tendez les bras.
Belle société mes frères,
Belle société.
Vous partez au petit matin
Mendier un emploi de misère
Qu'ils vous paieront de main à main
Ces bons patrons bénéficiaires,
Petits boulots non déclarés
Cela arrange leurs affaires,
Car le social est ignoré
Dans leurs magouilles héréditaires.
Le monde s'en fout mes frères,
Le monde s'en fout.
S'enfouir dans des taudis immondes
Soumis au froid de l'aquilon,
Un froid de peurs nauséabondes
Un froid qui glace la raison,
Ou raser les murs de la ville
En se cachant des policiers
Au prix de manœuvres fragiles,
Telle est la vie de sans-papiers.
Il faut résister mes frères,
Il faut résister.
Un jour ils viendront vous chercher.
Hélas ! Je ne pourrai rien faire
A part aller manifester
En vous clamant avec mes pairs :
* C'est la lutte finale
Groupons-nous et demain
L'internationale
Sera le genre humain!
D'un monde nouveau mes frères
D'un monde nouveau.
D'un monde nouveau mes frères
D'un monde nouveau.
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Septembre 2009
* Couplet issu du chant révolutionnaire francais "L'Internationale" dont les paroles furent écrites par Eugène POTTIER pendant la commune de Paris en 1871.
Poème posté le 14/12/15