Amis, il se fait tard
par Antigone
Amis, il se fait tard, le Ciel est triste et blême,
Au ponant tourmenté, les Oiseaux se sont tus,
Au loin, dans un clocher par les Vents pourfendu,
Un carillon blessé gémit un requiem.
Le jour à l'agonie se meurt intemporel,
Là, sur un toit désert, la Lune va s’asseoir
Et le velours des joncs s’irise, dans le noir,
De larmes de rosée en fines étincelles.
Sur les épis de blés, descend le Crépuscule
Dans un foulard de soie où s'étiole le Soir,
Et le Silence gris écrit son désespoir
Dans mon cœur désolé en lettres majuscules !
Amis, il n'est plus temps, mon âme est bien amère !
Le Soleil moribond s'immole à l'horizon
Eclaboussant mon front du sang des trahisons,
Immolant mes amours dans le froid de la Mer.
Amis, il est trop tard, j’entends le glas qui sonne !
J’ai mâté les affronts de tant d’assauts contraires,
Qu’avant de clopiner sur les pas de l'Hiver,
Je me suis égarée dans les Brumes d'Automne.
J'ai bu jusqu'à la lie le venin qui me tue,
Ma vie s'en va enfin et, si mes yeux se ferment,
Amis, ne pleurez point ! Trinquez à mon salut !
Mais, ne retenez pas les portes qui se ferment !
Poème posté le 20/03/19
par Antigone