A messieurs les maris
Très cher mari, ne vois-tu plus la femme,
Là près de toi et depuis tant d'années.
Aurait-elle a ton regard moins de charme,
Que la lucarne à tes yeux fascinés.
Ces sportifs, disputant un ballon rond,
T'offrent-ils un tableau plus captivant,
Que les reflets d or de ces cheveux blonds,
Tu y enfouissais des baisers avant ?
Ton journal, lettres de deuil sur fond blanc,
T apprend-t-il autant que ses yeux si bleus,
Souviens toi tu y plongeais, longuement,
Pour venir y lire de doux aveux ?
Cette femme que tu nommais ta gazelle,
A-t-elle jambes soudain moins déliées ?
Et ses seins roses et blancs dans la dentelle,
À ton paysage, trop familiers ?
Ces hanches arrondies par tes enfants
Leurs courbes sont-elles moins douces à tes doigts
, Et ces bras d'enfants libérés maintenant ;
Ne vois-tu pas le soir qu'ils se tendent vers toi ?
Ne crains-tu pas, dans ta béatitude
Qu un jeune loup amateur de fruits murs
Survienne, et l enlève à sa solitude,
Ranime un corps transi de ses ardeurs. ?.