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Supplique
par Gkak


Pourvoyeuse d’adieux, Vraie marchande de sable, M’ayant fermé les yeux - Nul vœu, fût-il pieux, N’est irréalisable… - Sauvegarde mon âme Et dispose du corps ! Haut et fort je réclame Qu’on prie Dieu qu’il ne blâme Nos maigres désaccords. Qu’il daigne qu’à l’approche Du très saint paradis Mes Anciens les plus proches M’accueillent, sans reproche. Que leur joie m'irradie ! Que la magie opère Des chères retrouvailles ! Qu'ouvre ses bras mon père Tel qu'il m'aima naguère Id est, vaille que vaille... Que délivre ma mère, Dont je fus désuni Par décision amère, Ce sourire éphémère Dû à l'enfant puni. Lors mes yeux s'empliront D'une affection filiale Devant Paul, vigneron, Guidant son percheron Aux vignes seigneuriales ! L’aïeule Léontine, Au parfum de violette, Chassant d’une comptine Ma frayeur enfantine Au départ de Paulette. Et Marie-Rose, et Jean, Et la douce Lucie, Denise et son Armand, Qui sont, mieux que ma gent, Mon aristocratie. *** Qu’on m'étende à mon lit Sans nul thuriféraire A peine une homélie, Plus brève qu’Eulalie, De la voix de mes frères. Confiez aux vents mes cendres Si fines et vénielles ! Qu'ils daignent les ascendre Jusqu’à ce linceul tendre Des neiges éternelles... *** Et si douleur me lance Qu’on prévienne ma psy Qui réside à Valence ! Pour lire ma souffrance Il reste l’autopsie.



Poème posté le 17/01/16


 Poète
Gkak



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