Minotaure
par Laurent7869
Ma lèvre que je lèche et mon poitrail qui sue
Emanent fortement leur triste puanteur
Jusqu’aux derniers recoins de ce parc sans issue
Où j’erre en ratissant un sabot tourmenteur.
De figurer le tour de ma prison moussue,
Je mettrais au défi le meilleur arpenteur
Sous le joug stupéfiant de mon ombre bossue
Dont la laideur se lit dans le calme menteur.
Sous tes pans où jamais ne perce la lumière,
Je vais perdre ma vie, gigantesque fumière,
A galoper en rond comme un affreux compas,
A racler chaque coin, chaque pierre et chaque angle,
En maudissant mon sang divin de n’être pas
Le taureau du bétail qu’on caresse et qu’on sangle.
Poème posté le 23/05/19
par Laurent7869