Les bibliothèques
par Laurent7869
Je vous aurai courues, avide et fasciné,
Les unes sobres, nues, impassibles et blanches,
Les autres chamarrées comme une vahiné
De livres dont les tons éblouissent les tranches.
Je vous aurai aimés, couloirs de la conscience,
Comme un séide, avec dévotion et ferveur,
Sans pouvoir décider, de l’art ou de la science,
La rime ou le calcul, qui gagnait ma faveur.
Et je me verrais bien, un jour mélancolique,
Voûté comme un vieux roi qui palpe une relique,
Les yeux ronds comme un ciel qu’un astre irradia,
Tout rempli d’assonance et d’antiquité grecque,
Sous l’angle hospitalier d’une bibliothèque,
Vieillir en méditant aux vers d’Hérédia.
Poème posté le 01/06/19
par Laurent7869