« Qu'importe le flacon pourvu qu'on ait l’ivresse. »
Ressassé à foison ce vers en panacée,
Qu'on déclame à tout-va, comme un bon vin de messe,
Bu dans un gobelet, pour plaire à De Musset.
Cet adage annoné, glorifié d’évidence,
Répandu à foison par des esprits féconds,
Me laisse un peu pantois, empreint de réticence :
Quand l'ivresse s'en va… Il reste le flacon.
A quoi nous servirait la rime et puis la prose
Si l'amour résidait en un acte brutal ?
Je préfère parer de mots ladite chose,
Pour embaumer les sens d'un parfum de santal.
L’amour sans poésie courtise la luxure,
Je dénonce haut et fort dans ces humbles quatrains
L’abrupte austérité d’une fleur sans parure,
D’un parfum sans fiole, d’un bijou sans écrin !