Senorita e pericoloso sporgiersi
par Ghis
Belle voyageuse penchée à la fenêtre,
votre capeline, prête à céder au nuage de vapeur,
tente de cacher quelques larmes d'adieu, ou,
les effets larmoyants des escarbilles voyageuses!
Votre mouchoir de dentelle fine perd sa blancheur
et votre parfum subtil
se mêle aux effluves des départs tonitruants!
Votre silhouette disparait derrière les vitres
au rythme saccadé des rails
et le tchou... tchou de la mangeuse de wagons
vous endort ballotée à travers la campagne!.......
Là bas, à l'horizon des années,
un serpent argenté se joue de la distance,
frôlant les caténaires, traversant les tunnels,
franchissant les viaducs,
berçant dans ses fauteuils
la fille aux cheveux fous liés par un chouchou,
plongée dans un bouquin,
assaillie par les musiques diffusées d'un MP 3.
Pas le temps de voir la campagne.
Déjà, là sur le quai,
une dame âgée, capeline ajourée par les ans,
guette dans le silence et l'attente
un serpent gris et bleu ondulant entre les quais,
reliant les hommes à pas de géant,
glissant ses portes légère au flot des passagers.
Un peu de nostalgie de ces poignées de cuivre
ouvrant l'aventure de quelques kilomètres§......
Sénorina, recevez ce bouquet, aujourd'hui
pas d' escarbilles, des larmes de joie!......
Poème écrit pour l'inauguration d'un T G V
Poème posté le 03/06/09