Supplique
par Constantin
Mes accents sont plus forts que les larmes d’Annie,
Seule dans sa douleur elle pleure et gémit.
Je n’entends plus ma sœur, dans sa plainte et ses cris,
Les éclats du malheur se perdent dans la nuit.
Maman, laisse chanter Simon !
Tu connais la chanson, c’est toi qui l’entonnais
Sous les coups répétés de celui qui t’aimait.
Tu dis que c’est l’alcool, et qu’il est impuissant
Que ça va lui passer, qu’il faut être patient…
Maman, laisse chanter Simon !
Lorsqu’il hurle après moi qu’il n’est pas mon papa,
Je lis dans ton regard ce que tu ne dis pas.
Ce fardeau qui t’étreint est si mal accepté,
Que tu supplies en vain qu’on t’aide à le porter.
Maman, laisse chanter Simon !
L’obscure mélopée qui me sert de bastion,
A su me préserver de l’ignoble agression.
Mon autisme est le tien, c’est toi qui l’as nourri !
Personne n’entend plus mon triste amphigouri.
Maman, laisse chanter Simon !
Le monstre est assoupi et tout semble fini,
Les sanglots de ma sœur vont denteler la nuit.
Mon chant va, mollissant, sans jamais arrêter.
Je sais que pour un temps, le mal est écarté.
Maman, viens, pleure avec Simon !
Poème posté le 22/08/19
par Constantin