Le parcours insensé
par Jpfras
De notre mère nourricière
J'ai arpenté les rides
Ausculté ses plaies
Et ses flancs nécrosés.
J'ai hanté le cervelet
Des campagnes sablières
Ainsi que les âpres rives
Des lacs ankylosés.
Les fleuves les plus torrides
M'ont servi de voie
A travers la broussaille
De mon périple rocailleux.
Les cascades apatrides
Et les pluies en pagaille
M'ont submergé, parfois
Jusqu'à noyer mes yeux.
La verdure grassouillette
Habillait les plaines arables,
Il ne restera plus, bientôt,
Que l'immense ocre bête
Des steppes sans végétaux
Et des champs corvéables.
Puis, nonchalants, ils progressent,
Les déserts qui se repaissent
De tout sur leurs passages.
Là-bas, les feux et les tempêtes
Balafrent, bille en tête
Les pénates, quel carnage !
Après avoir séché mes sclérotiques
Dans l' environnement apathique
Des sommets crus, accablants
J'en oublie l’arôme de la neige
La masse laiteuse, le cortège
Des pétales blancs, scintillants.
L'humain a tant entrepris
Pour déformer sa mère
Qu'au lieu d'un vrai paradis
Il en fait un sadique enfer.
Et des portes du Svalbard
Aux fenêtres de l' Australie
C'est comme des barbares
Que l'on détruit la vie !
Comment est-ce arrivé
Ce parcours insensé ?
Jean.Pierre FRASELLE
Poème posté le 25/08/19
par Jpfras