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Poésie libre / Castigare ridendo mores (corriger les mœurs en riant)
              
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Castigare ridendo mores (corriger les mœurs en riant)
par Rimatouvent


Castigare ridendo mores (corriger les mœurs en riant) Fi ! De la poésie qui jamais ne rigole On peut en s’amusant rimer un peu sur tout On peut au moindre cul mettre une casserole Et profiter du bruit du savant ou du fou. Fi ! De la prose molle oubliant de séduire Des termes languissants n’excitant pas l’esprit Vivent les écrits fins qui savent nous conduire Là où de mots, d’images, le lecteur est épris La tristesse sans doute impose le respect Mais en durant de trop elle est contre nature D’un visage rieur seul l’humain prend l’aspect L’animal ne peut pas se fendre la figure. Certes il est bien séant d’être tenu pour sage Mais il fort plaisant d’admirer les attraits Cachés par le tissu dont on fait un corsage Car la coquinerie à tous est un bienfait On trouve de l’humour même en la politique Et le pamphlet se rit des fades gouvernances Que l’on soit pour ou contre la plaisante critique Recouvre la sottise de quelques espérances Mais les banalités faites de lieux communs Vendant quelques idées ou prêchant un poncif Ne me distraient que peu, mes savoirs sont romains, Et mes racines grecques me font dubitatif. Car c’est dans notre langue et dans ses mots unis Que l’esprit qui fait rire affirme sa présence Les vocables souvent amis ou ennemis De comique façon prouvent leur influence. L’idée à l’origine est un rien dans la tête Si vous n’avez les mots qui la feront sortir À quoi sert la pensée astucieuse ou bête Si de nul gosier elle n’arrive à sortir. Mais la phrase dont le flux vient déverser le sens Se doit d’être choisie en cherchant un effet On ne s’exprime pas sans quelque différence Dans la prose imagée ou dans un doux sonnet. Et la façon de dire, impliquant un effort, Créatrice de style et séduisant l’oreille Amène bien des plumes à chercher cet accord Séduisant le lecteur qui soudain s’émerveille. Que dire de la prose aux charmantes images Aux effets de surprise effrayants quelques fois, Il lui faut présenter tout autant d’avantages Et suivre de la langue une à une les lois. Écrivez, je vous prie, évitez les silences Qui laisse le papier vide de tout émoi Épuisez de vos mots toutes les excellences Parlez de sentiments où la plume fait loi. Fuyez ce qui trahit la beauté du langage De l’incompréhensible contournez le néant Laissez le cœur ou l’âme œuvrer sur votre page Vous ne gagnerez rien à lire un fainéant. Et n’oubliez jamais que les siècles passés Ont forgé notre langue aux joies héréditaires Qu’on ne saurait admettre mille médiocrités Au pays de Ronsard, d’Hugo, de Baudelaire. Que de Chateaubriand, de Balzac, de Voltaire De Sartre ou de Pagnol, de Gide ou de Romain Notre littérature eut gloire planétaire Et fit à notre prose un glorieux destin. Je vous prie élaguez les pousses indésirables Écartez les disgrâces de ce qui se lit bien Il est en bel écrit tant de joies délectables Qu’il faut avec le goût garder un certain lien. Et les mains aux crayons se groupant par moment Exposent le bon ton de la littérature On prend tant de plaisir à lire leur talent Que l’on se grise alors de l’humaine culture.



Poème posté le 13/09/19 par Rimatouvent


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Rimatouvent



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