Quel est donc ce bon vent qui vous mène chez moi
Et vous met, tout soudain, dans ce galant émoi ?
Faut-il qu’en ma demeure une telle surprise
Ait sur moi, sans contrôle, une pareille emprise ?
- Messire je suis là pour vous parler du cœur
- De votre belle Hortense et non point de sa sœur.
- En effet, le dimanche, au sortir de la messe
- Je lui fais, sans calcul, toujours même promesse.
Stoppez là Cher Ami qui mettez tant de feu
Dans ces propos dits vers qui servent votre jeu.
Il me faut consulter sans tarder ma Bourgeoise
Qui saura vous donner la réponse courtoise.
- Pourquoi vous faut-il donc ameuter la maison
- Quand, tout seul, vous pourriez me parler de raison.
- On vous dit, de tout temps, efficace en parole
- Et toujours fort précis quel que soit votre rôle.
Vous me semblez flatteur et tout prêt à plaider
Sans avoir nul besoin qu’on vienne vous aider.
Parlons peu, parlons bien ! Quelle est votre fortune ?
Avez-vous pour ressource une bourse opportune ?
- Si fait ! Mon Bon Seigneur, je puis vous assurer
- Qu’Hortense aura de quoi, sans caricaturer !
- Les Bourses sont en place où l’avenir se joue
- Et ne traînent jamais où le sol est en boue.
Je vous vois devant moi de bonne anatomie,
Le cerveau bien en place et sans dichotomie.
Cela plaide pour vous ! Et cette fulgurance
Qu’ici vous me montrez m’adoucit d’assurance.
- Qu’il en soit donc ainsi ! Nous viendrons dès demain
- Avec mes deux parents vous demander sa main !
- Hortense avait pour crainte une obtuse posture
- Qui n’est point, pour l’instant, dans votre humble Nature !
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Viendront plus tard d'autres approches du sujet...à la fortune du pot