Accueil
Poésie libre / Ma balle
              
Poésie libre / Ma balle
         
Poésie libre / Ma balle

Signaler un contenu inaproprié.

Ma balle
par Sébastien Bidault


Ma balle de pierre. Je me la lance comme une espérance. Elle saute au dessus des tables molles. Elle me laisse la regarder sur le miroir de mon front. Je la polis. Je lui donne une poussée. Monte les rebonds vers les collines légères. L’herbe grasse absorbe une larme de graisse. Je sors un stylet. Je le plante au sommet. La balle comme le bilboquet. Je souffle dessus. Elle tombe, et tombe, et coule dans le dédale de courbes et de spirales. C’est le toboggan vertigineux. Je sors les ongles pas loin du précipice. Je ne lâcherai pas mon bond. Je regarde, les pieds ballants dans le vide, l’espace de nombres. Multiples appels comme un son surfacique et psychédélique. Je lance la balle dans le vide. Je souffle et respire enfin. J’en profite. La balle se tord aspiré par sa masse gravitationnelle. Le point G. Au point où j’en suis. J’éclate la balle. Un air bleu, et jaune, et vert, colore ma vue. J’en suis halluciné. Tu tournes en rond. Je tombe. Pas la peine de creuser. Je tombe tout seul. Comme un automatisme. Je me laisse aller. J’ai laissé derrière quelques cris de dépits. Le flot orageux a mouillé mon froc. Au pied, au fond, en fait, je veux dire, que, si, or, il se peut que je sois au milieu de la grande boule. La balle est à la surface. Elle me tourne autour. Je te vois. Je te suis. Tu me flaires. J’en suis sorti de mes gonds. Je rebondis à la surface. La balle saute et retourne à ses gaz. Debout, à l’extérieur de la surface de la boule, je marche. J’explore, j’inspecte. Je me suis fait un tour. En rond. Je recommence. Je sifflote. Je parle fort dans l’air. Il daigne me répondre. Ouverture d’écoutille. Les oreilles, je veux dire. Les yeux dans la nuit. La phrase à rebours. Retour. Je gobe. Gloussement de larynx. Le flux m’auto génère. Je plisse quelques brides. J’enroule. Je bande. Et le jet de phrase s’intensifie. C’est la fontaine de ma nuit. Sur le clavier alambiqué, il y a des doigts qui crépitent. Je me pose la question de la direction. Il n’y a pas de solution. Je suis là. Je vois que je suis là. Je note que je suis là. Je le redis. Je le note de nouveau. Tu le lis. Tu le vois. J’imprègne cette image sur ton front. Tourne vers la droite. Encore. Vers la gauche. Encore. Scande au gré de ton rythme interne. Je te fais confiance. Tu me vois ?



Poème posté le 12/11/19 par Sebastien


 Poète
Sébastien Bidault



Sa carte de visite Cliquez ici pour accéder à la carte de visite de l'artiste (Sa présentation et l'ensemble des ses créations)





.