Lèvres,
coupures
saignantes du jour
encore pleines de
douceurs nocturnes,
arrimées à des vents incertains
Espérances échouées parmi les haillons
Micro-lunes accrochées aux flancs des parois
Rêves de vitrines dégoulinant sur les trottoirs
Têtes penchées sur les roses des verres à pied
Gouttes de pluie aux têtes éclatées sur l’asphalte
Echos de pas harcelant la nuit jusqu’à l’aurore
Agnelles tremblantes dans l’œil traqueur des fauves
Lampadaires en prière dans les jardins à la nuit tombée
Bruits domestiques étouffés dans l’aire silencieuse des fenêtres
Infarctus des périphériques, longs essoufflements, vagins bitumeux
Accouplements circadiens et métalliques entre pays d’horizons et pays de façades
Lisière de champs où succombe la rosée matinale, frontière de troupeaux scindés
Prairies fuyantes effrayées devant la charge de béton fonçant tête basse dans les coteaux
Sortie de ville, sillages de martinets enfin libérés dans les vastes étendues d’haleines terrestres