La sterne voyageuse
par Claudel
(Fable)
Une sterne fit un arrêt pour se reposer;
Du pôle Nord au sud fut son interminable voyage
Bravant tous les intempéries et les orages;
Sur une branche, un oisillon curieux voulut causer…
« Bonjour, chère voyageuse, vous semblez épuisée »
Oui, une moitié de terre fut mon trajet
Et ma triste solitude fut mon seul regret;
« Pourquoi cette incartade? » lui dit l’oisillon médusé.
Pour honorer mes aïeux et ma lignée volatile,
Dit l’oiseau et aussi pour voir du paysage;
« Vivre au même endroit serait une idée plus sage ! »
Dit l’oisillon « et vous rendant plus utile »
Vous pensez à tort que ma vie n’est que malheur;
Tous les imprévus de cette vie vagabonde
Ne sont que joie et cette ouverture sur le monde
M’apporte, je vous le jure, le plus grand des bonheurs.
L’oisillon un peu confus n’osait plus rien dire;
Voyant cette causerie se retourner contre lui
Et se rappelant l’inaction de sa propre vie,
Il salua la sterne d’un timide sourire avant de repartir.
L’oiselet a appris de cette petite leçon
Qu’il ne faut jamais se fier aux apparences;
Aussi, de moins papoter avec irrévérence
Et de laisser vivre les gens à leur façon.
Ce poème est dans un recueil; pour voir les détails, allez sur ce lien :
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Tous droits réservés © Claude Lachapelle / 2017
Poème posté le 16/06/16
Poète