Estivales sensations
par Ruben
Le jour se lève à peine sur le domaine,
Les hommes déjà s’agitent et se démènent.
Dans l’aube la dernière étoile s’éteint,
Peu à peu le ciel s’éclaire et de bleu se peint.
A son zénith, se voient de longs traits droits et francs,
Sillages éphémères de grands oiseaux blancs.
Au levant, le soleil étrenne sa pâleur,
Il annonce déjà la pénible chaleur.
Dans sa lente montée, courbe invisible,
Eternel marathon de courses impossibles,
Tout ressent la vie, viscérale vibration,
S’agiter comme à l’aube de la création.
La nature bruisse, brame symphonique
D’un lent mouvement de musique harmonique.
Le vent du nord joue sa chuintante partition,
Imaginaire archet sur l’âme d’un violon.
Les cigales stridulent et concourent au concert
De leur chant monocorde en ce mois du cancer.
Dans les lauriers, un couple de merles jase,
Et d’un vol effleure parfois l’herbe rase,
Puis se pose, reste un instant immobile,
Vole à nouveau au gré d’un instinct fébrile.
Quand l’heure s’avance l’ombre des platanes
S’anime et s’allonge, noire soutane,
Vers l’orient, couvre et plonge buis et troènes
Dans une fraîche atmosphère sereine.
Douce quiétude de ce lieu et de l’instant,
Où l’âme s’instruit sans maître ni charlatan.
Poème posté le 19/06/16