Brunes larmes
par Alf
Tu nous avais tendu les bras
Belle Marquise Hiva Oa.
En tropicale compagnie
On était Paul et Virginie
Chevauchant des à pics herbeux
A la quête de fruits juteux.
Quand la pluie succédait au calme
On se protégeait d'une palme
Humant les filaos mouillés
L'eucalyptus, les vanilliers.
Tu nous avais tendu les bras
Belle Marquise Hiva Oa
Parfois de si près de si proche
Que ton doux appât nous accroche
Comme prisonniers de ces liens
Qui retinrent Brel et Gauguin
L'un te chantant à perdre haleine
L'autre épris de belle indigène
Et tous deux comme nous conquis
Par ton accueil, ton charme exquis.
Tu nous avais tendu les bras
Belle Marquise Hiva Oa
Quand tu perçois que l'on te quitte
Tu prends ta mine déconfite
Et sous ton diadème perlé
Je vois ton rimmel dévaler
En brunes larmes dans la rade
Limon qui lèche l'estacade
Où infidèles passagers
Laissent un sillage de regrets.
Poème posté le 01/05/06