Le Dessinateur de la rue
par Nais
par Nais
Elles s’emmêlent autour de lui
Les vives foulées du midi
Lieu de passage obligatoire
A son long séjour de trottoir
Dans son champ de vision
Sa propre réalité en distraction
Récolte d’indifférence
A de dures années d’errance
Le vent de fin de journée
Apporte un brin d’humanité
La main tendue d’un petit bout
Qui lui fit don de quelques sous
Après plusieurs tours de cadran
Invisibles et inaudibles passants
Pris au piège de sa condition
Enfermement à réclusion
A la recherche de réconfort
De l’alcool ce soir encore
Il rêve sous son modeste pont
D'en construire ici des millions
Et de larges cloisons en débâtir
Pour ne jamais plus se démunir
Un nouveau soleil qui se lève
Lueur tableau de la veille
Dans les rues de sa demeure
L’ami poilu au tendre cœur
Ce beau matin lui revient
Le goût passé du dessin
Complexe de la société
Dessinateur désarmé
Il empreinte à ce qu’il voit
Alternative de son non achat
Et ramasse au bout de ses pieds
Les feuilles d’arbres oubliées
Des restes de passages
Pour y remplir son paysage
La palette de ses mains
Aux couleurs marché du coin
Sur un bout de carton, de bitume
Inscrit sa singulière plume
Au bout du monde il imagine
Un visage familier qu’il dessine
A des plaines, à des nuits
Le double de lui
Poème posté le 03/07/16