Sonnet 2.0
par Pilar
Pour C.
Voilà, j’ai pris une petite boite d’or
J’ai couché au-dedans un fin voile de soie ;
Je l’ai choisi violet, la couleur de la foi,
Il est roulotté d’invisibles fils fins d’or.
Puis, j’ai couché dessus un coton nuagé
Que j’ai choisi bien blanc, couleur de pureté,
Mêlé de fins fils rouges, pour la vitalité
Parsemés d’autres, de couleur bleu, pour alléger.
Ensuite, j’ai déposé une laine cardée
D’un timide vert de rose pâle fardé,
Comme les reflets onctueux d’un temps qui court.
Pour finir, avec la plus grande précaution
J’ai détaché de mon âme, sans ta permission,
Ce morceau de toi, encore tout vibrant d’amour.
Une fois, malgré nous, tu l’avais déposé
Le temps d’un regard très longuement échangé
Dans une valse lente qui durera toujours.
Je l’ai noyé dans une larme de mon cœur.
Je l’ai choyé d’un insoutenable bonheur.
Je l’ai allumé d’une inextinguible flamme.
J’ai refermé et soudé le couvercle d’or.
J’ai ficelé de nos noms éternels encore...
Pour une vie future et de nouvelles âmes.
Nous pouvons déjà réveiller ce cher trésor
Au clair des étoiles, dans les ombres de l’aurore,
Dans des parfums indiens ou tous autres sésames.
-
Je vais en lasser certain.e.s,
D'autres souriront
Beaucoup comprendront.
Je voudrais surtout qu'une certaine, inaccessible, sache... Alors j'écris pour le lui crier.
Poème posté le 20/12/19
par Pilar