Jacques a dit
par Madykissine
Pleurez, pleurez, parce qu'il pleut,
Puisqu'on vous dit la fin du monde.
Riez, riez, le ciel est bleu.
Lâchez tout, entrez dans la ronde.
Vite, ne perdez pas de temps
À réfléchir, c'est inutile.
Tenez-vous à l'instant présent
À la campagne et à la ville.
Ayez une ancre quand il faut.
Faites réduire la voilure
À votre fragile bateau
Mais soyez prêts pour l'aventure.
Plantez, plantez ce nouveau blé
Qui pousse, hors sol, dans une assiette.
Il est étrange et coloré,
Finit le temps de la disette.
Pour l'amour, gardez à l'esprit
Le temps qu'on perd. Nulle romance
Ne vaut un contrat entre amis.
Riez, riez de l'espérance.
Obéissez aux mots exacts.
Il y va de votre survie.
La politique, c'est du tact
Avec de la géographie.
Pleurez, pleurez, le championnat
Traverse une mauvaise année.
La banque n'a plus d'assignats,
La marchandise est périmée.
Riez, riez, voici, du ciel,
Une monnaie sécurisée
Par votre oncle providentiel.
La mine en sera démodée.
D'ailleurs on dit toujours :
Riez, pleurez, l'argent vous leurre,
Plus que les histoires d'amour
Qui vous fracassent en une heure.
Aimez et faites pour le mieux,
Disent toujours les exégètes
Mais Jacques, moins révérencieux,
D'un rien, vous fait tourner la tête.
©M.KISSINE – Porte-plume ISBN 9782919390311
Un vague souvenir de ce jeu d'autrefois, mêlé de conventions et d'attention ;)
Poème posté le 10/07/16