Le chemin, la maison et les quatre saisons
par Ombrefeuille
Il y aura soudain sur le chemin gracile
Une rosée plus claire, un parfum plus galbé,
Et la colline aura ce pas tendre et fragile,
De l'herbe à peine éclose au ruisseau murmuré.
Alors nous quitterons la torpeur de l'aurore
Pour cueillir l'élan pur et léger du printemps
Qui tourbillonne ici, et là hésite encore,
Qui frémit au pétale et veille au creux des champs.
Il y aura parmi le chemin sur la plaine
Le silence arrêté sous midi flamboyant,
La poussière semée dans la chaleur sereine
Et l'immobile éclat du lointain ondoyant.
Alors nous goûterons dans la vieille demeure
Les heures suspendues, la lenteur de l'été,
L'ombre qu'un rai dansant, comme un clin d'oeil, effleure,
La fraîcheur de la pierre où le chat s'est couché.
Il y aura bientôt sur le chemin complice
Quelques feuilles tombées, des pétales froissés,
Un peu de vent laissé parmi le soir où glisse
La senteur en-allée des sous-bois retirés.
Alors nous sortirons sur le seuil où s'incline
La paisible chanson de l'automne assoupi,
Et nous regarderons venir sur la colline
Les écharpes de brume en leur vol assourdi.
Il y aura enfin sur le chemin fragile
La lumière plus nue d'un frisson plus soudain,
Un arbre dépouillé, solitaire et gracile,
Le silence désert et le givre serein.
Alors nous garderons au chaud dans la demeure
La lampe couchée tôt, le chat blotti, l'hiver
Assis à la fenêtre où la légende affleure,
Sous la lune penchée au creux du livre ouvert ...
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