Sniper
par Passager
Une balle
Ogive de métal doré
Attend calmement son heure.
Juste quelques grammes d’acier
Qui habite ton cœur..
La lunette du fusil,
Prolongement
De ton œil d’aigle,
Balaye
Un espace désertique
Encadré d’immeubles éventrés.
Le silence est de plomb,
Palpable,
Le temps en suspend,
Fumée de cigarette,
L’attente.
Une femme s’avance sur cette terre stérile.
Dans ses bras son enfant aux boucles blondes,
Sa richesse
Sa continuité
Son avenir,
Quelques secondes
Une éternité
Une détonation !
L’enfant couleur sang
Eclabousse sa mère
Dont le cri primal fuse
Remplissant l’espace
Comme un cœur qui se brise.
Une deuxième balle
Seconde explosion
Comme un bouton on/off,
Et
A nouveau le silence,
Un silence taché de sang.
Ton cœur est froid,
A tes yeux aucune larme,
Tournant le dos au drame,
Calme
Tu pars
Laissant derrière toi
La mort qui te suit à grand pas.
Poème posté le 16/09/05