Le port de bruges-la-morte
par Djokaire
Nous aurions pu nous perdre aux abords
Des vents amers de la Mer du Nord
C’est ici-bas, on le dit, que ressortent
Les effluves du port de Bruges-La-Morte.
Reviennent ces espoirs disparus
De tout ce que l’on ne sera plus,
Tel le flot, sur la pierre, l’emporte
Dans le port de Bruges-La-Morte.
Puis les sanglots sous les rimmels
Égalent la grâce d’une cascatelle
Envers tout ce que l’invisible escorte
Contre le port de Bruges-La-Morte.
Souvent, il s’agit aussi d’un passant
Qui s’arrête l’espace d’un instant…
Pour nous conter sans nulle escorte
Son triste port de Bruges-La-Morte.
Si un jour, tu venais vers ce domaine
Sûr que tu y remarquerais ma peine ;
Mes flâneries, à jamais, la supportent
Au sein du port de Bruges-La-Morte.
Lorsque montent les marées salées,
C’est toujours, des joues, au sommet
Et jamais l’écluse qui nous réconforte
Sur la berge du port de Bruges-La-Morte
Si la dantesque aura littéraire de ces quais
S’est évanoui de par ce monde contrefait
Moi, j’aime à penser que je me comporte
Tel le héros du port de Bruges-La-Morte.
Malgré tout, ce que cela peut être fade
De lâcher des « tu manques » sous l’aubade
Prodiguée par les navires qui rapportent
Les vagues au port de Bruges-La-Morte.
Mais que cela fut exquis, tout de même
De pouvoir juste se dire « je t’aime » ;
Puisque cet arrière-goût s’exporte
Jusqu’au port de Bruges-La-Morte.
Je pense, sans devoir te mentir,
Que je conserverai ces souvenirs ;
Ceux revenant telle une cohorte
À mon port de Bruges-La-Morte.
Que ce soit celui d’Amsterdam ou de Venise
Ils possèdent tous, la mélancolie promise
Et bien entendu, les mélodies accortes
Que chantent les ports de Bruges-La-Morte.
Tu sais, sous les comètes vespérales,
De me jeter dans les eaux sépulcrales,
J’en ai l’envie afin que la mer me porte
Au lointain du port de Bruges-La-Morte.
Poème posté le 03/03/20
par Djokaire