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Les balcons
par Banniange


Les balcons sont des nacelles de pierre Où viennent souvent s’accouder les rêves, Quand des cœurs transis cherchent une trêve Aux profonds malheurs qui, comme du lierre, Enserrent leurs cris sous un lourd feuillage. Voient-ils là-bas leurs amours s’éloigner Quand la sirène du vaisseau des âges Se met à mugir, va se fracasser Contre les mégalithes de la nuit Où tout se finit dans le sombre oubli ? Attendent-ils donc quelques doux parfums, En beaux messagers du vent des orages Qui illumineront un ciel défunt Comme un jongleur balançant avec rage Des oranges de feu dans les champs nus? Ne vont-ils pas contempler les fantômes Qui flottent dans ces linges suspendus Où viennent virevolter quelques gnomes D’un passé accroché à un tissu Envolé, éperdu dans l’avenue ? Ou regardent-ils ce dernier passant Dont les pas résonnent si puissamment: Que serre-t-il si fort sur sa poitrine Le pétale d’une rose sanguine Volé dans les yeux purs d’une vestale ? Les balcons sont des nacelles de pierre Où s’inscrivent en lettres capitales Ces songes qui espèrent, un moment, Etreindre une à une les heures d’hier, Pour les offrir aux amours sans frontière.  



Poème posté le 08/09/16


 Poète
Banniange



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