Nesuferitu
par Salus
- L’innommable -
J’ai quitté la ville et les gens ;
Je ne suis plus d’aucune rue,
La lumière m’est disparue,
J’étais mort depuis si longtemps !
Je n’était plus vivant, déjà,
Dans mes époques de jeunesse ;
Je suis comme une viande à l’esse,
La bête qu’un boucher figea ;
Si j’ai connu, ce fut voleur,
Les espérances illusoires
Dont les eaux passent nos hiloires,
Si jamais… c’est vieux ! Sans valeur.
… Je referme, sur le tombeau
De ma vie un trop lourd couvercle,
Car enferré d’un vicieux cercle,
Rien ne m’est plus ni laid ni beau.
J’étais pris, des temps mélangés,
Par les filets de ceux qu’on aime,
Et goule au sang bu de moi-même,
Mes jours sont au linceul langés…
Poème posté le 03/10/16