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Peindre
par Gonzague


Peindre Le chevalet planté dans le sol, l’horizon Pour décor, un cadre en bois, sur le châssis Toile fixée, j’ai choisi le printemps pour saison J’entrevois la sombre forêt et son lacis. Devant moi le support, fier et arrogant Qui me défie par son immaculée blancheur Avant de l’affronter, je prépare l’onguent De couleurs, le toisant, d’un regard accrocheur. Tel un sorcier, je tourne autour du support J’hume les senteurs, jette dans l’air de la terre Pour voir le sens du vent, à tribord, à bâbord Jaugeant l’angle d’attaque, l’assaut pigmentaire. J’ai opté comme arme le couteau, tout un art Maîtrise de la technique, gestes précis Les touches vigoureuses, sans être couard Le combat est risqué, l’objectif indécis. Mon premier coup lui arrive en pleine face Il titube sur son trépied, un jet de bleu Sur son front lactescent, la scène prend place Le gaillard est solide et fougueux, sacrebleu. Une droite, du jaune, du rouge, du vert Un gauche de côté, dernier uppercut Il rend coup pour coup et j’esquive son revers Le tableau est peint, j’ai enfin atteint mon but ! Peindre sans cesse, sans pouvoir s'arrêter Machinale frénésie de coups de couteaux Sur le blanc du tableau, à devoir guetter L'éveil matinal, de noctambules pinceaux. J'ai besoin de transcender mon brutal génie Chimie de la drogue, alchimie du talent En un cocktail détonant de schizophrénie Je crains l'effet d'un caractère ambivalent. Un jour d'été, soleil de plomb, un parasol J'ai posé nonchalant palette de couleurs Sur la table, soudain un pot de tournesols Apparaît à la clarté d'un rai cajoleur. Fiat Lux ! Tout est clair, net, précis, en un éclair Je sors ma lame de la poche, sur la toile Je fais le ciel, un effet caniculaire La grandeur de l'astre, la chaleur de l'étoile. En dessous, la plage, les rochers, l'océan Les vagues sereines, apaisantes, un albatros Dans l'azur du décor, au vol bienséant Venant tout là-bas des îles Galapagos. Il manque le principal, l'objet du sujet En premier plan, ces sacrés tournesols Je peins le pot rouge, les fleurs en quelques jets Me coupant l'oreille qui tombe sur le sol.



Poème posté le 13/04/20 par Gonzague


 Poète
Gonzague



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