Poème 五褔捧壽 (wu fu peng shou) par Lasource

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Poésie libre / 五褔捧壽 (wu fu peng shou)

五褔捧壽 (wu fu peng shou)
par Lasource

Ces anciennes lessiveuses de « zinc galvanisé », comme on disait, avec leur énorme pistil central, j’y pense à cause de la couleur du ciel qui a la pâleur de leur eau bleuâtre… . Parfois c’est un parfum de pommes qui m'entraîne jusqu'à certain grenier où, sur des planches soutenues par des tréteaux sommaires, se ridaient patiemment les reinettes qu’on gardait pour l’hiver. . Froide, quand j’y pose un œuf pour vérifier s’il flotte, l’eau du bol sur mes doigts me ramène aux toupines de porcelaine grise, remplies de saumure ou d’eau de chaux, en lesquelles on mettait les œufs, durs ou non, en conserve par trente. . Mâchonner une tige acide d’oseille sauvage, c’est bondir soixante ans en arrière, à travers les bois qu’on connaissait par coeur, joues zébrées de rouge et sarbacane au poing, en jouant aux terribles Jivaros réducteurs de têtes dans la jungle du Rio Pastaza... . Pourtant, ce qui m’est la réminiscence la plus impérieuse, c’est au printemps le chant d’un lointain coucou, le même que j’entendais venant des collines lorsqu’à travers les luzernes et les hautes herbes, mon père et moi-même allions « vadrouiller », seulement guidés par nos bâtons de noisetier sculptés.

(les 5 bonheurs)

Poème posté le 02/05/20 par Lasource

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Lasource

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