Curieusement,
Dimanche, en découpant mon rôti
J’ai brutalement pris conscience
Que j’allais manger d’un être de chair
Qui avait été tué pour moi
Alors qu’il avait droit de vivre
Comme moi.
Même si ses conditions de vie
N’avaient pas été très bonnes
Dans un élevage intensif,
Bien loin des près et du soleil,
Ce jeune veau avait droit de vivre,
Comme moi.
Et la fourmi aussi qui, libre,
Tout à l’heure, se promenait sur ma main,
Quand je prenais le café au jardin ?
Nous avons échangé
Dans un langage un peu étrange,
Puis, je l’ai aidé à rejoindre la terre
Dans le massif de fleurs.
Elle aussi avait droit de vivre,
Comme moi.
Ainsi, j’ai retrouvé la paix.