Autrefois je courrais le monde
Aux jours bénis de mes vingt ans
Le cœur avide insouciant
Lorsque la folie vous inonde
La terre me semblait petite
Je voulais en faire le tour
Défiant les mois et les jours
D’une façon héroïque
À présent mes propres enfants
Se moquent de l’air et du temps
Ils entreprennent des voyages
Que je ne peux faire à mon âge
Les voilà par monts et par vaux
Accomplissant mille travaux
Mais que font-ils donc à présent
De leur bon temps
De leurs vingt ans
De leurs vingt ans
Je cherchais un sens à ma vie
Et voulais rencontrer l’amour
Pour quelques jours ou bien toujours
Pour une existence bénie
J’ai cherché longtemps cette femme
Suivant la chance ou le hasard
Caché ici-bas quelque part
Un peu comme une flamme
Aujourd’hui mes propres enfants
Me rappellent mon jeune temps
Lorsque j’ai rencontré leur mère
Comme un miracle qui s’opère
Lorsque souvent je les entend
Je revois mon temps de jadis
Tous ces jours qui se sont enfuis
Et qui sourient
À leurs vingt ans
À leurs printemps
À leurs printemps
Maintenant je fais le bilan
De tous ces ans passés si vite
Quand la vieillesse me visite
Avant que vienne le néant
Je me dis qu’il se fait bien tard
Aux jours du passé des regrets
Quand ce qui fut s’en est allé
Avec la chance ou le hasard
Maintenant mes propres enfants
Se trouvent devant des tournants
Au beau milieu de l’existence
Moitié enfer moitié romance
Leurs yeux sont interrogateurs
Et leurs vies sont en proie au doute
Au temps qui sème le doute
En effaçant
Tous notre bon temps
Tous nos bons temps