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Poésie libre / Le frère Âne
              
Poésie libre / Le frère Âne
         
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Le frère Âne
par Lau


C’est à Cupertino –les Pouilles, l’Italie- Que naquit Giuseppe, d’un père charpentier, Qui nourrissait déjà l’envers de l’eulalie ; Pour la veuve endettée, un garçon savetier, Mieux encor ! Cordonnier eût adouci sa peine, Mais Joseph était gauche et fait pour nul métier : La bouche ouverte, bête à bouffer de l’aveine, -Il devint bien plus tard Patron des étudiants- Ce n’était point le vif qui coulait dans sa veine. C’est sûr, il rejoindrait le troupeau des mendiants Se traînerait, pouilleux, de Tarente à Bergame ; Les frères franciscains traduisirent « Hi-hans » Les mots de ce grand niais, chiche discours -un drame ! - Il finit Frère lai mais, las, les capucins Bannirent, excédés, Giuseppe, le Frère Âne. Il avait la candeur, la fraîcheur des poussins, Une foi simple et pure, extrêmement vivace ; A chaque psaume oyait Joseph tous les tocsins L’intimant gentiment de présenter sa face : - Dernier appel au comptoir des lévitations Ainsi s’élevait-il et quittait la surface Où ses pairs affolés par ces méditations Convoquaient le miracle ou la sorcellerie, Or, lui, se réjouissait de ces visitations ; Quel univers plus doux, quelle autre miellerie Que le faîte de l’if ou le toit du clocher, Comment peut-on rêver meilleure hôtellerie Que celle dans le ciel où le doigt peut toucher La hanche du nuage et du soleil, le voile ? Devenu des chansons, des parfums, le nocher, Frère Âne vole heureux auprès de son étoile.



Poème posté le 21/06/20 par Lau


 Poète
Lau



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