Transfiguration
par Dynamot
De l'avance, on avait de l'avance avant l'heure
où le ciel anthracite avait promis d'aimer.
L'ozone était sans tache et tout ce qui demeure
occupait l'horizon. Dans l'étang des Ormais,
la carpe annonçait l'ère où les appeaux du Monde
avaient pris le dessus. La ville était si loin,
facile à deviner. Tous les chemins de ronde
alimentaient nos rêves et l'aube avait pris soin
de nous laisser mourir ; au sommet des Corneilles
on passait le muret de la sagesse enfin.
L'aurore était en grâce et l'essaim de nos veilles
acquittait le silence. Où paraissait le fin,
là se tenait le cœur. Avant de nous connaître
un bataillon d'étoiles avait tout éventé.
Dans la neige, un frisson traçait l'envie de naître
à nouveau. Le soleil, opaque, étiqueté,
précédait l'innocence et tout ce qui demeure.
On était las, éteint, contagieux désormais.
De l'avance, on avait de l'avance avant l'heure
où le ciel anthracite avait promis d'aimer.
Le 08 janvier 2017
Poème posté le 09/01/17