Au sortir de l"année
par Jpfras
Au sortir de l'année, je m'en vais promener à travers la nature. Elle s'est assoupie. Tout est recouvert d'un grand paletot de givre. Cette blanche hermine qui ondule a envahit les vallons laiteux, les plaines cotonneuses tachetés de vert et de brun attendris.
L 'aurore scintille semblable à un autre paradis. Quelle sublime matinée; l'aube d'Orphée, du coup immobile, parait admirer, béat, cet immense trésor. La douceur embrasse la terre. Le soleil, encore endormi de sa longue nuit, escalade tranquillement les nuages d'or. Il allonge les ombres comme un grand échiquier où se déroule nul combat. L’Éther est calme et en paix.
Les oiseaux volent à minima. Aucun bruissement ne vient réveiller le décor qui se prélasse. Scène étincelante qui brille de mille pépites de diamant et de paillettes bleues. Il n'y a plus rien ni de très laid, ni de divin. La neige a uniformisé dans la beauté ce qu'elle camoufle: le vieil arbre échevelé et de guingois a pris une allure féerique, le chemin anodin est devenu tapis d'argent .
L'ensemble est purifié, même le mal a pris peur et s'est enfui vers un virulent ailleurs.
Le ruisseau, dans l'antre secret de son lit, poursuivant sa course parait indifférent à cet espace. Mais l'onde caresse, par un gentil bouillonnement, les branches et les pierres qu'elle chevauche et, de fait, participe à cet univers sobre et reposant.
A la différence de la pluie battante qui résonne et dérange, la neige tombe sans douleur, s'excusant presque d'enveloppé de blanc ce qui m'entoure. Malgré le froid mon cœur se réchauffe de ce bonheur, de ce spectacle, de ce délicieux environnement.
Jean.Pierre Fraselle
01/2017
Poème posté le 02/02/17