Le gérant du bar
par Madykissine
Il est tombé, tôt, dans une bouteille.
On ne sait pas comme c'est arrivé
Mais, c'est certain, les anges le surveillent
Comme un enfant qui n'est pas encor né.
Ses yeux brillants ressemblent aux étoiles
Qu'on voit, l'été, quand on est amoureux
Pourtant la sienne est couverte d'un voile
Volumineux.
Ni ses amis, jamais, ne l'interrogent,
Ni les clients qui boivent avec lui,
Ne savent pas non plus comme il se loge
On dit qu'il vit moins le jour que la nuit.
Mais quand il rit, c'est comme une avalanche
De fantaisie : L'enfance lui revient
Près de lui, tendrement, et se penche,
Avec son chien.
« La liberté, dit-il, est un mystère
Auquel mon foie s'est asservi.
Ne donnez pas aux jours austères
Plus que la fraîcheur d'un demi.
Car aussitôt arrive le deuxième
Avec, bientôt, sa promesse d'un tout :
Le coup du ciel – mais, tu sais, le septième
Est pour les fous. »
Le nom qu'on donne à la source qui coule,
Avec l'ivresse, emporte ses secrets.
Il n'y a pas plus d'âme dans la foule
Que de serpents au désert, c'est un fait.
On cherche en vain. Ça n'a plus d'importance :
À minuit plein, les tigres et lions
Se séparant, la paix revient, d'immense
Condition.
©M.KISSINE – UNE PLUME DANS LA PIERRE – ISBN 9782919390397
D'un ami...<br />
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5 février 2017
Poème posté le 05/02/17