Oracle
par Kerlann
Il y avait le jour, et la nuit et le jour.
Un champ d'astéroïdes
qui tournoyait à l'infini.
Il y avait le dit, et le non-dit,
et ta fenêtre ouverte sur la mer,
à minuit.
Le passé le présent le futur.
Il y avait le verbe et le silence,
comme une pierre
jetée dans l'eau.
Et l'horizon qui épousait le ciel.
Et dans le tourbillon des vagues,
les Érinyes suçant la chair des mots.
Il y avait la lune et l'aube
étirées sur la grève.
Le vide et le chaos.
Et l'ordre et le désordre.
Et le regard figé des caryatides.
Et Proserpine, ma fiancée,
qui déroulait le fil d'Ariane.
Il y avait surtout la nuit au bout du pont,
haletante comme un vertige.
Et l’entrelacs des songes.
Et Prométhée ouvrant le feu sur la folie.
Et le fantôme de Rimbaud
qui tance les étoiles.
La pyramide de Khéops qui louait le soleil
à contretemps.
Il y avait le dit et le non-dit.
Le passé le présent le futur.
Il y avait le désert de l'amour et la haine.
La liberté à fleur de peau qui anime le cercle.
Et la vie et la mort.
Et la mort et la vie
qui revenaient en boucle à l'infini.
Il y avait le jour ouvrant les portes du désir...
Et toi Orphée
qui fonds en larmes
au milieu de la nuit.
In Bloc-notes
Poème posté le 22/07/20
par Kerlann