Dépendances
par Skywheeler
C’est là un sentiment extrême
Qui nous confronte à un problème
D’être celui d’un assisté
Ou d’être ainsi considéré
C’est un engrenage infernal
Qui est ma foi pourtant banal
En se laissant prendre à ce jeu
Dont sa propre vie est l’enjeu
Une bêtise de jeunesse
Cherchant à faire des prouesses
Inconscient on s’abandonne
On fume un joint, c’est de la bonne
Mais on franchit vite la ligne
Pour, des plus grands, paraître digne
Et en tableau final, la crise
Les placera sous son emprise
Où le manque se fait sentir
Dans un cercle à n’en plus finir.
Une souffrance intérieure
Devenus à peine majeurs
A la merci de leur dealer
Lui-même un accro à ses heures,
La lente descente aux enfers,
Chez eux, c’est aussi notre affaire
Aléas de la vieillesse,
Il est question de détresse.
Hélas les gestes ne sont plus,
Que des souvenirs éperdus,
Le temps effaçant leur mémoire
Les rapprochant de l’isoloir,
Ayant perdu de leur aura
Ils n’animent plus les débats.
Et leur ennui pourtant réel
C’est le soir devant la chandelle,
De longs moments de solitude,
Qu’ils ont forgé leur attitude.
Le cœur, ni leurs forces n’y sont,
Usés, leurs corps à l’abandon
Et les leurs ne voulant plus d’eux,
Hélas devenus trop vieux,
Un fardeau à porter, trop lourd,
Qu’à leurs cris, ils feront les sourds
Une simple mise en disgrâce
A laquelle on doit faire face
De la vie, une maladresse
Qui mettra la nôtre en pièce
Plongeant dans un monde nouveau
Où notre vie est un fardeau
Où d’autres repères s’affichent
En mettant notre âme en friche
C’est sur nous un regard pesant
Qui se pose dorénavant
Devenus des laisser pour compte
N’étant plus utiles, on a honte
Entachant notre destinée
Qui, aux enfers, va nous jeter
Là, dans une chaise roulante
Chez les uns, très vite, on déchante
Et chez les autres, ravis
C’est une triste comédie.
Pour paraître ce que l’on n’est
N’osant montrer nos regrets
D’éprouver un tel sentiment
Ne peut laisser indifférent.
Quoiqu’il en soit, l’être humain
A son honneur mettra un point
De l’enfance à la sénescence
A ne montrer sa dépendance
Écrit en février 2017, trois états de fait auxquels on peut être confronté, ou pas
Poème posté le 06/02/17